mercredi 30 mars 2016

525 - Une certaine idée du bonheur


Inde 2014                                                                      photo 3592 n&b  1/30

Inde : Guruvayor,  centre de Punnathur Kotta

Comme un éléphant son ivoire,
J’ai en bouche un bien précieux.
Pourpre mort !.. J’achète ma gloire
Au prix des mots mélodieux.

Guillaume Apollinaire

mardi 29 mars 2016

524 - Le mécanicien

Inde 2014                                                                       photo 3521 n&b  1/30

Inde, Kollam

Ta créativité est ton essence
Même si tu ne le sais pas
Pour ce que tu fais, tes proches te flattent
Des fois ils te rabaissent, des fois c’est l’indifférence
Tu comprends, mais tu ne les comprends pas
Leur objectivité est-elle ternie par amour, amitié, jalousie ?
Tu te dis que ce n’est pas de leur faute
Tu as surement raison
Mais toi, tu cherches la vérité
Ces sages autour ne t’aident guère
Et la vérité ne vient pas de toi tout seul
Pourtant tu as de la chance
Des autres te regardent aussi
Et ceux-là tu ne les connais pas

Jules Delavigne

dimanche 27 mars 2016

523 - Taces et Abécédaire : le C

La lettre C : la lettre Guimel
Le chameau
 
Les savants nous disent que la lettre C dérive de la troisième lettre de l'alphabet prosinaïtique : guimel. Le mot guimel vient du mot gamal qui signifie le chameau ! ! ! (aujourd'hui en arabe, le chameau se dit djamel…)
Et oui, dans les premiers alphabets, le guimel est dessiné en entier, puis par réduction, l'inventeur de l'alphabet ne retiendra que l'essentiel du guimel : sans doute sa bosse : ! La forme évolue donc peu à peu pour prendre celle d'un chapeau circonflexe : . Le passage à l'écriture grecque après inversion des lettres (comme pour le A du taureau ou le B de la maison) donnera le gamma : . Finalement le C n'est qu'une bosse de chameau renversée.

vendredi 25 mars 2016

522 - Les pêcheurs

Inde 2014                                                                        photo 3473 n&b  1/30

Inde, kanyakumari, le retour des pêcheurs

" L’homme est en mer. Depuis l’enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut qu’il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir,
Quand l’eau profonde monte aux marches du musoir. Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles. La femme est au logis, cousant les vieilles toiles, Remaillant les filets, préparant l’hameçon, Surveillant l’âtre où bout la soupe de poisson, Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment. Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment, Il s’en va dans l’abîme et s’en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit."

Victor Hugo   Le pêcheur


mercredi 23 mars 2016

521 - Bénédictions

Inde 2014                                                                      photo 3436 n&b  1/30

Inde : Rameswaram, sur la plage des pèlerins, les bénédictions vont bon train.



" Moi qui ne suis qu’un brin d’hysope dans la main
Du Seigneur tout-puissant qui m’octroya la grâce,
Je puis, si mon dessein est pur devant Sa face,
Purifier autrui passant sur mon chemin.

Je puis, si ma prière est de celles qu’allège
L’Humilité du poids d’un désir languissant,
Comme un païen peut baptiser en cas pressant,
Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige.
..."
Paul Verlaine     Liturgies intimes

lundi 21 mars 2016

520 - Taces et Abécédaire : le B


Le B : la lettre Bèt, qui donnera Béta
La maison


La lettre B tire probablement son origine de l'alphabet proto-sinaïtique, un alphabet utilisé dans le

Sinaï il y a plus de 3 500 ans, lui-même dérivé des hiéroglyphes égyptiens; le son, /b/, était alors représenté par une maison. 

" Les mots se groupent autour de l'image
comme les hommes autour d'une table
ou d'un feu de bois ..."

E. Jabès

vendredi 18 mars 2016

519 - Taces et Abécédaire : le A



Traces et Abécédaire la suite : voici le A La lettre Aleph qui donnera Alpha
Le taureau

  
" La lettre A, première lettre de l'alphabet, dérive de la première lettre de l'alphabet protosinaïtique : le aleph qui signifie dans les langues sémitiques le taureau. Au commencement, donc, apparaît le taureau ! Le taureau est le signe premier, car il représente « la force », l'énergie utile à la vie, à l'agriculture, au transport ; énergie primordiale qui met l'être en mouvement, qui fait passer de l’être à l’existence. Toutes les lettres suivent la même évolution ; pour passer de l'image graphique à la lettre on procède par réduction : une petite partie représente le tout. Le dessin du taureau ou du bœuf existe déjà dans lehiéroglyphe égyptien. [...]
Le dessin du taureau ou du bœuf est réduit dans un premier temps à la tête seule, avec bouche et œil, ou sans. [...] Très vite, le dessin de la tête se simplifie et devient forme graphique : ou ou ou [...]
Les cornes, d'abord tournées vers le haut puis après une rotation de 90° vers la droite ou vers la gauche, trouvent enfin une position stable et définitive vers le bas."
 
Marc-Alain Ouaknin, Les Mystères de l'alphabet

 Le mot est l'homme, sa mémoire et son devenir."

E.Jabès

mardi 15 mars 2016

517 - Lakshmi à l'oeuvre

Inde 2014                                                                              photo 3100   1/30

Inde,  Mamallapuram, les kolams de Pongal : le matin très tôt, les femmes sont à l'oeuvre;
Tous les jours je passais voir le travail de Lakshmi, à droite sur la photo, et je ne me lassais pas de la voir faire " parler la poudre ".

Au-dessus de Paris
la lune est violette.
Elle devient jaune
dans les villes mortes.
Il y a une lune verte
dans toutes les légendes.
Lune de toile d’araignée
et de verrière brisée,
et par-dessus les déserts
elle est profonde et sanglante.
Mais la lune blanche,
la seule vraie lune,
brille sur les calmes
cimetières de villages.

Federico Garcia Lorca   Couleurs, Chansons sous la lune

dimanche 13 mars 2016

516 - La clé du feu

Inde 2014                                                photo 3401  1/30

Inde Rameswaram

Races d’humiliés qui habitez ma terre,
Races d’orgueil et de soleil et de volcan,
Races de foudre aussi, humiliées jusqu’à quand ?
Races dépositaires
Du feu élémentaire !
Vous en gardez en souvenir une étincelle
dans chaque fruit, dans chaque insecte,
chaque plume,
dans le cactus dont la blessure saigne aux lunes,
dans l’insomnie des minerais. Une parcelle
dans les fleurs, les taureaux,
les coqs et les chevaux.
Les soleils vous patinent vite,
beaux visages à la peau cuite,
secs et ridés comme les murs.
Race brûlée à profils durs,
tu es ma race, tu es celle
du Feu.
Et j’ai la clé du feu naturel, pacifique.
Et leurs serrures.
Clé des grenades, de l’amour, des coquelicots,
Du rubis primordial et du piment cosmique,
Clé magique qui chauffe ma main, clé solaire.
Et je la tends à l’humanité sans frontières,
A qui la veut,
La clé du Feu.

 La clé du feu   Jorge Carrera Andrade

vendredi 11 mars 2016

jeudi 10 mars 2016

mardi 8 mars 2016

513 - Journée de la Femme

Cambodge 2013                                        photo 2323  1/30

Cambodge Kampong Cham

En cette journée de la Femme ( on a d'ailleurs oublié facilement les droits, la dénomination précédente, c'était : La journée des droits de la Femme ), ce sourire associée à la poésie de Renée Vivien .
 Pour vous, Mesdames !

Tendre à qui te lapide et mortelle à qui t’aime,
Faisant de l’attitude un frisson de poème,
O Femme dont la grâce enfantine et suprême
Triomphe dans la fange et les pleurs et le sang,

Tu n’aimes que la main qui meurtrit ta faiblesse,
La parole qui trompe et le baiser qui blesse,
L’antique préjugé qui meurt avec noblesse
Et le désir d’un jour qui sourit en passant.

Férocité passive, âme légère et douce,
Pour t’attirer, il faut que le geste repousse :
Ta chair inerte appelle, en râlant, la secousse
Et l’effort sans beauté du mâle triomphant.

Esclave du hasard, des choses et de l’heure,
Être ondoyant, en qui rien de vrai ne demeure,
Tu n’accueilles jamais la passion qui pleure
Ni l’amour qui languit sous ton regard d’enfant.

Le baume du banal et le fard du factice,
L’absurdité des lois, la vanité du vice
Et l’amant dont l’orgueil contente ton caprice,
Suffisent à ton cœur sans rêve et sans espoir.

Jamais tu ne t’éprends de la grâce d’un songe,
D’un reflet dont le charme expirant se prolonge,
D’un écho dans lequel le souvenir se plonge,
Jamais tu ne pâlis à l’approche du soir.

Renée Vivien  Cendres et Poussières

dimanche 6 mars 2016

512 - Au Laos aussi ...

Laos 2013                                                                               photo 2970  1/30

Laos Savannakhet

« — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. »
Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi en manière de reproche.
« — Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »
Charles Baudelaire    Petits poèmes en prose

vendredi 4 mars 2016

511 - Scène de rue

Inde 2014                                                                      photo 3421 n&b  1/30

Rameswaram, scène de rue du village des pêcheurs

" N'aspire pas Ô mon âmeà la vie éternelle, mais épuise le champ des possibles "

Pindare   Odes pythiques

mercredi 2 mars 2016

510 - Corvée d'eau

Inde 2014                                                                       photo 3353 n&b  1/30

Tamil Nadu :  Rameswaram, le village, corvée d'eau tous les jours ...

Corvée d'eau
Eau et sueur. Chicotte. Sang.
Colline abrupte. Montée mortelle. Lassitude.
J'en ai pleuré.

Ferdinand Oyono